C’est au milieu de cette faune rassurante que j’ai rencontré le zèbre de ma vie.
Mais ne lui dites surtout pas qu’il est zèbre ! Il vous répondra qu’il est un tigre. Car il fait partie de ces zèbres qui préfèrent ignorer leur identité.
Enfant, il affronte les préjugés de ses instituteurs, convaincus qu’un gosse des cités ne pourra jamais rien apprendre ni réussir dans la vie. Adolescent, pour échapper à l’ennui, il se réfugie dans les manuels d’hébreu et de sanskrit. En autodidacte accompli, il en assimile avidement les bases grammaticales.
Arrivé à l’Université, il semble encore chercher sa place dans un système qui s’accommode difficilement de son mode de pensée. Farouchement indépendant, il est prompt à remettre en question toute forme d’incohérence, que ce soit dans les livres ou dans l’enseignement prodigué.
Passant de l’humour au sarcasme, de la volubilité au silence obstiné, de l’allégresse à la rêverie, ce tigre zébré n’est pas simple à comprendre. Toutefois, nous nous apprivoisons progressivement. À mesure que s’exprime mon vrai moi, sa personnalité se dévoile, entière, généreuse et authentique.